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Page:Biriukov - Léon Tolstoï, vie et oeuvre 3.djvu/91

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VIE ET ŒUVRE

meubles qui gênaient afin d’avoir de l’espace. Nous avions habillé Varia en page, les cheveux bouclés, la petite toque de velours noir, avec une plume violette, et des rubans dorés, une veste blanche, un gilet violet, des culottes blanches et des bottes à revers violets. Elle était admirablement jolie. Lise était en Algérien ; on avait mis tant de choses sur elle que j’ai oublié quoi. Léon costuma Douchka en vieux commandant en retraite. C’était une merveille. Le petit Serge était Madame la commandante. Notre cuisinier était déguisé en nourrice, et tenait dans ses bras le petit Basile, son fils, emmaillotté. Ensuite, de deux hommes on a fait un cheval, sur lequel était monté Douchka.

« Tous les nôtres étaient déjà habillés. Il était six heures passées, et Serge n’était pas encore là. Nous commencions à désespérer. Tout à coup les grelots, et Serge paraît avec une grande compagnie et des malles et divers paquets. On leur a donné une chambre pour s’habiller. Léon habillait les siens dans son cabinet, Marie dans la chambre de la tante. Moi, je m’étais chargée de l’éclairage, des victuailles, et, principalement, des enfants. Ensuite arrivèrent les musiciens : un violon et une bandoura, une espèce de grande guitare ronde.

« Les musiciens se mirent à jouer. On ouvrit les portes, et parurent les couples. Devant marchait un nain travesti en diable, ensuite le couple amené par Serge, Gricha, en arlequin, tenant un tympan, ensuite deux pierrots, les deux frères Babourinski ; puis sa femme de chambre et la femme du cocher, habillées en seigneur et sa dame ; ensuite un petit garçon en bergère. Tout cela avec des grelots, des