Page:Bishop - En canot de papier de Québec au golfe du Mexique, traduction Hephell, Plon, 1879.djvu/298

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
255
chapitre douzième.

le nom, sans être de la meilleure compagnie, est pourtant géographique.

Après avoir quitté le Cooper, les eaux jusqu’à Savannah étaient tantôt jaunes et tantôt rouges. De l’île Pine, je descendis New-River sur deux milles et j’allai jusqu’à la coupure du Wall, qui n’a pas plus d’un quart de mille de long. J’entrai de là dans la rivière Wright, que je suivis pendant un couple de milles pour arriver dans les eaux jaunes, larges, turbulentes du Savannah. Mes pensées se reportèrent naturellement aux premiers jours de la navigation à vapeur, quand ce fleuve, aussi bien que l’Hudson, devint célèbre. En effet, si le Savannah ne fut pas le premier navire pourvu d’un système de propulsion par la vapeur qui ait paru sur les eaux de l’océan Atlantique, il a été le premier qui l’ait traversé. Rapportons-nous-en aux dates historiques. Le colonel John Stevens, de New-York, construisit le bateau à vapeur le Phénix vers l’an 1808, mais il ne put le faire naviguer sur l’Hudson, empêché qu’il était par le brevet de Fulton et de Livingstonc. Le Phénix fut en conséquence obligé de faire par mer les traversées de New-York à la Delaware. Le premier bateau à vapeur qui se risqua sur les mers de l’Europe fut le Caledonia, qui, en 1817, fit la traversée de l’Angleterre en Hollande.

Le Times du 11 mai 1819 publiait dans le numéro de ce jour la réclame qui suit :

« Grande Expérience. — Un nouveau navire de trois cents tonnes a été construit à New-York ; il est spécialement destiné à faire la traversée de l’Atlantique. On l’attend à Liverpool, venant directement de New-York. »