CHAPITRE HUITIÈME
DU CAP HENLOPEN À NORFOLK (VIRGINIE)
Le lendemain matin, ma première pensée fut de remplacer le tolet perdu. Mon hôte résolut bientôt le problème pour moi. Je devais aller jusqu’au lieu du naufrage avec sa voiture légère et couverte, charger le canot avec sa cargaison, en prenant le chemin le plus court pour me rendre au ruisseau Love, à six milles de Lewes, en m’arrêtant sur la route chez un forgeron qui me ferait un nouveau tolet. Nous suivîmes des chemins sablonneux en passant par des forêts de pins et de chênes jusqu’au village de Miston, où une foule de curieux était rassemblée autour de nous, en nous demandant, par forme de plaisanterie, « si c’était dans cet équipage que nous avions apporté le canot depuis Troy ». Sans déplacer le canot de son confortable logement, le forgeron du village fit en une heure un beau tolet, après quoi nous continuâmes notre route par des bois sans caractère. Un peu plus loin, sur un terrain Marécageux, nous trouvâmes la maison de M. George