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Page:Bishop - En canot de papier de Québec au golfe du Mexique, traduction Hephell, Plon, 1879.djvu/153

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EN CANOT DE PAPIER.

la montagne et l’autre de la vallée. Maintenant je vais aborder les choses pratiques. Les grouses étaient venues d’un État de l’Ouest, et les perdrix de la Californie. Les perdrix furent tenues en cage pendant quelques semaines, puis mises en liberté. Elles ne tardèrent pas à disparaître dans les bois, à l’exception d’un couple qui revenait tous les soirs, à la porte de la cuisine, demander à manger. Ces deux oiseaux avaient fixé leur domicile dans un jardin, tout près de la maison ; ils élevèrent une belle couvée, qui ensuite s’éloigna et dont on n’entendit plus parler depuis, qu’une seule fois. Ces oiseaux avaient pris leur vol du côté de la rivière, où probablement ils ont péri sous les coups des chasseurs. Les poulets des prairies s’acclimatèrent d’eux-mêmes dans leur nouvelle demeure, d’une manière satisfaisante, et ils s’apprivoisèrent très-facilement. Leurs nids, bien remplis d’œufs, se trouvaient dans les clôtures des champs, et près des marais, pour lesquels ils paraissent avoir une grande prédilection. Ils se multiplièrent rapidement. On les rencontrait dans les écuries et dans les granges de la plantation. La législation du Maryland avait voté une loi pour favoriser l’introduction des grouses dans l’État. Mais un nouveau danger vint menacer ces malheureux oiseaux. Une bande de chasseurs aux tortues arrivèrent du New-Jersey par la passe Chincoteague et battirent les rigoles et les petits, fossés du marais. Pendant cette chasse, les jolies grouses qui picoraient tranquillement dans le voisinage se laissèrent découvrir facilement par les chasseurs, qui les prirent presque toutes. Un fermier de la plantation me raconta qu’il avait vu dix-huit de ces