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chapitre dixième.

leur position à New-York. Il avait dernièrement sauvé un navire échoué sur la côte d’Hatteras et qui, par suite de cet avis opportun, reçut l’aide d’un bateau de sauvetage qui remit la goélette en bonne position. Une chaîne de petites montagnes commence au cap, tout en arrière du phare, et s’étend presque jusqu’à la passe Hatteras ; elle est abondamment couverte de chênes verts, de yaupons et de cèdres. Les pêcheurs et les sauveteurs vivent dans des maisons rustiques abritées par ces arbres assez épais pour les protéger contre les vents violents qui soufflent de l’Océan et du Sound.

Je fis une promenade d’une douzaine de milles dans cette charmante et verte retraite, et passai le dimanche avec M. H. Styron, qui tient un petit magasin dans le voisinage de la passe. C’est un astronome qui n’a eu d’autre maître que lui-même, et qui s’est fabriqué un ingénieux télescope pour étudier les cieux.

Au bureau de la poste, dans son magasin, je trouvai une lettre à moi adressée par des amateurs partis de Newbern (Caroline du Nord) sur un yacht, pour mettre l’embargo sur le canot de papier et imposer à son capitaine l’hospitalité des habitants de la ville de Newbern, sur la rivière Neuse, à cent milles du cap. Le juge, M. K. West, propriétaire du yacht Julia, et ses amis avaient fait une croisière à ma recherche depuis le 11 du mois, entre la passe Ocracoke et l’île Roanoke. Le juge West, dans sa lettre, m’adressait une invitation très-pressante pour célébrer le jour de Noël avec sa famille. J’appréciai cette aimable proposition d’un étranger avec reconnaissance, et je me décidai à aller d’abord à la ville