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Page:Bishop - En canot de papier de Québec au golfe du Mexique, traduction Hephell, Plon, 1879.djvu/244

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EN CANOT DE PAPIER.

laissons les nègres parfaitement tranquilles, mais ils nous voleront toujours ; ils ne peuvent pas s’en empêcher, c’est dans leur nature. Si les carpet-baggers ne veulent nous laisser ni maison ni foyer, qu’est-ce qu’un pauvre homme peut devenir ? Des noirs, ils font des juges de paix ; ils les envoient à la législature, quoique les noirs ne sachent pas plus que nous lire et écrire. Ils prétendent que c’est parce que nous avons servi dans l’armée confédérée qu’ils nous mettent ainsi sous les pieds des noirs. Comment font les gens du Nord pour supporter que les blancs soient ainsi tyrannisés par les noirs ? Étranger, quand vous retournerez dans votre pays, dites à vos compatriotes que nous avons des âmes aussi bien que vous autres gens du Nord, et des sentiments, par Dieu, tout comme les autres blancs ! Le pays autrefois appartenait aux blancs, maintenant il est la propriété des nègres et des chiens. Eh bien, ces nègres de la législature, ils ont des crachoirs à filets d’or ! Où va le pays ? Nous ne voulons aucun mal aux nègres, à la condition qu’ils laissent nos porcs et nos volailles tranquilles. »

Après cette tirade, il était amusant de constater combien faciles étaient les rapports des blancs et des noirs. Les crackers causaient de la façon la plus amicale avec les fils de Cham, qui peut-être leur avaient volé leurs jambons quelques années auparavant, prouvant ainsi qu’il est dans leur nature de savoir supporter leurs voisins quels qu’ils soient. Un voyageur pourrait citer des faits au lecteur en lui laissant le soin d’en tirer la moralité. Les hommes et les femmes du Nord, qui résident