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chapitre cinquième

leurs formes primitives. Alors, en ce qui concerne cette question, il ne reste plus au constructeur qu’à choisir les modèles que la science, guidée par l’expérience, signale comme les meilleurs. L’enveloppe de papier, après avoir été rendue imperméable, reçoit, pour finir, une solide couche de vernis et présente alors une surface solide, parfaitement polie et insensible à l’influence de l’eau. Elle doit être aussi unie qu’un panneau de voiture ou qu’un miroir. Elle n’a pas, comme le bois, de grain qui menace de craquer ou de se fendre ; elle ne rétrécit jamais, parce que le papier est un des meilleurs non-conducteurs ; aucun degré de la température de froid ou de chaud n’a d’action sur sa solidité ou sa durée, et par suite ces canots s’adaptent admirablement bien à tous les climats. Comme l’enveloppe en papier n’absorbe pas l’humidité, ces canots ne deviennent pas plus pesants par l’usage, et n’ayant pas d’eau à rendre lorsqu’ils ne sont plus à flot, ils ne se fendent pas, comme les bateaux de bois, par l’exposition à l’air ; ils sont, par suite, toujours prêts pour le service.

« La force et la rigidité des coques de papier sont des plus remarquables. Pour le démontrer, on plaça sur deux tréteaux séparés par une distance de huit pieds l’un de l’autre, une simple coque de douze pouces de largeur et de vingt-huit pieds de long, la coque ne pesant avec tout son gréement que vingt-deux livres, de telle façon que les tréteaux étant chacun à égale distance du centre, la chambre restait sans aucun support. Un homme pesant cent quarante livres s’assit dedans et resta trois minutes dans cette position. La