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LES PHÉNOMÈNES DITS DE MATÉRIALISATION

résout pas la difficile question de la fraude ; celle-ci peut vicier la photographie, ou l’objet photographié. Je crois qu’il n’est pas possible de supposer que les documents annexés au présent livre soient exposés à la première de ces deux critiques.

Toute personne au courant des procédés au moyen desquels on peut altérer un négatif admettra l’exactitude de cette indication.

La seconde critique fait l’objet de la discussion de l’auteur, qui montre, à côté des précautions prises, les résultats obtenus. Quel que soit le jugement que l’on porte sur ce point, il est juste de reconnaître l’importance des documents produits dans un débat déjà prolongé. Ces nombreuses photographies, prises par des expérimentateurs habiles, constituent, à mon avis, la série la plus complète qui ait été jusqu’ici soumise à l’examen du public. L’auteur mérite des éloges pour la manière dont il présente les faits sans chercher à en déduire des explications encore prématurées. L’heure d’édifier des théories n’a pas encore sonné, et chacun peut attribuer à ces phénomènes la cause qui lui plaît. Le débat porte sur l’existence même des faits.

Il serait intéressant de rechercher leurs précédents historiques. La création de formes humaines, dans le sens que nous donnons au mot matérialisation, n’était pas absolument inconnue aux anciens théologiens. Saint Thomas d’Aquin, parlant de l’apparition des Anges, s’exprime ainsi :

«…L’air, dans sa ténuité, ne conserve ni forme ni couleur, mais quand il est condensé, il peut prendre figure et se colorer, comme cela se voit dans les nuages. Ainsi les Anges empruntent leurs corps à l’air, qu’ils condensent par la puissance de Dieu, autant que cela est nécessaire pour façonner le corps qu’ils veulent assumer. » (Somm. I. P. qu. 54— a. 2, ad. 3.)