LE MÉDIUM 245
force qui inel le mécanisme en mouvement, la vapeur, nous ne savons d'où elle vient.
De toutes façons, pendant son sommeil, le médium devine souvent les pensées des expérimentateurs et tou- jours les miennes.
Dans les premiers temps, lorsque les phénomènes la (( prenaient », Eva poussait un cri rauque et profond, sem- blable à un râle. Plus tard, après l'accident arrivé à Mu- nich et causé par un expérimentateur imprudent, ce cri s'est changé; il ressemble maintenant à celui que pous- sent les femmes en mal d'enfant.
La première fois que le fantôme entier apparut, ce fut, depuis le début, un cri strident ; cri qui s'at- ténua seulement à la formation complète de l'appa- rition.
Souvent, après une bonne séance, Eva crache du sang ; le même accident arrive quelquefois au cours des séances, quand elle a été énervée ou dérangée, soit par les assis- tants, soit par une lumière trop vive dirigée sur elle, soit par une incarnation. Aux « séances de travail » \ le même accident lui arrive lorsque son « dédoublement » est troublé, soit par notre faute, soit par une cause qui nous est inconnue ".
Le D R. a bien voulu se charger d'analyser un peu de ce sang, que j'avais gardé à cet effet ; il était nécessaire de savoir, en effet, si ces pertes fréquentes ne pouvaient
��I. J'entends par séances de travail, le sommeil de tous les jours.
a. Le 19 mars 1913, Eva étant seule avec moi, est reprise du cri strident, cri qu'elle avait eu le 28 février 1910. Je pense que le fantôme va paraître ; mais brusquement le médium s'arrête, étouffe, crie et crache du sang, puis s'évanouit. Revenu à lui, il m'explique que l'apparition a voulu pénétrer en lui avant que sou double ne fût complètement dégagé. Ilya eu alors « choc», Eva s'est trouvée blessée, a étouffé et perdu connaissance...
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