Page:Bizet - Lettres à un ami, 1909.djvu/103

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Dès ma Fille de Perth terminée, je m’y mettrai, mais trop tard sans doute pour cet hiver. G. est bien la nature sympathique que je pressentais. Je ne l’ai pas vu depuis quelques jours. Pauvre garçon ! trouvera-t-il ? Je rage, en vérité, de n’être pas plus à même de lui être utile. Enfin, espérons. Ne vous ennuyez pas, mon cher Edmond, et surtout, ne vous exaltez pas. Puisque votre bonne étoile vous met à même de trouver en vous les éléments de vie intellectuelle, profitez-en ! Ne comptez sur rien ! Plus je vais, plus je méprise notre pauvre espèce humaine. Excepté vous, Guiraud, G., et quelques rares amis malheureusement mariés !  !  !  ! je ne vois personne. Et nous sommes tout jeunes ! … Ah ! si. J’oubliais un homme excellent, vraiment bon, vraiment dévoué, vraiment sincèrement affectueux. Nous en parlerons, et aussi d’un homme que j’ai aimé de tout mon cœur et que je déteste aujourd’hui !

Je vais me coucher, mon cher ami, je n’ai pas dormi depuis trois nuits, et je tourne trop au noir ! J’ai de la musique gaie à faire demain !