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Page:Bizet - Lettres à un ami, 1909.djvu/115

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une partition de six cents pages, deux épreuves ; douze cents, les parties séparées, huit cents, la partition piano et chant etc., etc. Il faut enrayer ; je suis malade. Après des pourparlers sans fin, ***, effrayé par le four de… et par celui de… qui est imminent, tancé par le ministère qui voit avec indignation un théâtre subventionné jouer des opéras payés[1], se décide à courir au plus sûr, et je vais entrer en répétitions. Il y a encore des difficultés sans nombre, mais la chose est arrêtée en principe, et nous allons marcher. On jouera à…[2] X, mais Y, et Z. sont remis. Ce qu’il a fallu dépenser d’intelligence et de volonté pour arriver à ce résultat… vous ne pouvez vous l’imaginer. Pour être musicien, aujourd’hui, il faut avoir une existence assurée, indépendante, ou un véritable talent diplomatique. Je passerai sans doute en avril, et peut-être alors, après l’édition de ma partition, pourrai-je réaliser notre projet de promenade. C’est mon désir le plus cher, mais je ne puis rien vous dire encore. Le théâtre est un terrain mouvant, on ne sait jamais le lendemain.

  1. Voir ci-dessus, p. 96, première lettre de décembre 1866, la note 2 et l’introduction, p. 10.
  2. Deux mots illisibles (la sourdine ? ).