Page:Bizet - Lettres à un ami, 1909.djvu/167

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


La forme que vous avez adoptée est heureuse.— Je vous reprocherai, cependant, de vous être contenté de bâtir un morceau de musique.— Toutes les phrases d’Yorick manquent d’élan.— Paddock est mieux traité.

J’aime assez : « J’aimais ce vieillard qui tombe. » La réponse d’Yorick est faible d’idée ; de plus, c’est écrit beaucoup trop haut. Le début de l’ensemble marche ; la fin tombe dans le procédé rossinien ; votre trait en tierces est une vieille machine. Ensuite, cela manque d’enthousiasme. Ce Yorick est un enragé d’amour. Il doit être en pleine lumière. Il fallait un contraste entre Paddock et Yorick. C’était difficile, j’en conviens, mais j’aurais préféré mettre trop de lumière sur Paddock que de n’en pas mettre assez sur Yorick.— Votre andante est meilleur quoiqu’un peu triste : Yorick est heureux de son malheur.— Il n’est plus lui, il vit tout entier en Myrrha.— Toutes ses réponses doivent être d’une contemplation passionnée. (C’est une contradiction apparente, non réelle.) Lorsque vous lui faites dire : « Le zéphyr et la vague