Page:Bizet - Lettres à un ami, 1909.djvu/45

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je vais en mettre quatre. » Il ajoutait aussi les violoncelles, les altos et, peut-être, les clarinettes dans le chalumeau. Malheureusement, je ne me rappelle plus d’une façon suffisamment précise de tous les timbres qu’il employait. Ce qu’il m’est encore possible d’affirmer, c’est que du dosage de chacun de ces éléments et de leur mélange, il devait naître une sonorité nouvelle.

Jusqu’ici, je me suis borné à témoigner, et je me suis efforcé de ne pas apprécier. Maintenant, avant de terminer, je demanderai qu’il me soit permis de réclamer contre un oubli et de protester contre une légende.

On ne voit généralement dans l’œuvre de Bizet que l'Arlésienne et Carmen, et je ne méconnais pas que ce ne soient des chefs-d’œuvre où il n’y a pas une faiblesse. Cela n’empêche pas, pourtant, qu’il ne soit injuste de ne tenir aucun compte des beautés que renferment les Pêcheurs de Perles, la Jolie Fille de Perth, Djamileh, la symphonie, l’ouverture dramatique, Patrie, les mélodies, dont plusieurs, les Adieux de l’Hôtesse Arabe, Vous ne priez pas, Ma vie a son secret,