Page:Bizet - Lettres à un ami, 1909.djvu/49

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délicats l’entraînaient à encourager les moins heureux, à consoler ceux qu’avait trahis la fortune ; et c’était avec une entière sincérité qu’il applaudissait au triomphe de ses concurrents[1]. » Il y a donc contradiction entre ces dernières appréciations de Marmontel et les premières concernant sa mort, car enfin, a priori, on a peine à admettre qu’un artiste « ne connaissant ni l’envie, ni les mesquines jalousies », qu’un artiste « dont la générosité de cœur ne s’est jamais démentie », et qui « était heureux des succès de ses émules de la veille et de ses rivaux du lendemain », on a de la peine à admettre qu’un pareil artiste ait souffert au point d’en mourir des injustices du public et de la critique. Eh bien, pour qu’on soit à même de se prononcer en connaissance de cause, examinons les faits.

Bizet, très jeune, écrivait de Rome à Marmontel : « La sottise aura toujours de nombreux adorateurs ; après tout, je ne m’en plains pas, et je vous assure que j’aurais grand plaisir à

  1. P. 256.