Page:Bizet - Lettres à un ami, 1909.djvu/51

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Je ne sais s’il avait été très affecté de l’accueil plus que froid que son premier ouvrage, les Pêcheurs de Perles, avait, en général, rencontré auprès de la critique, mais, quand nous nous sommes liés, il en avait si bien pris son parti qu’à part deux ou trois morceaux qu’il chantait en s’accompagnant au piano, lorsque les amis qui venaient chez lui à cette époque le priaient de leur en faire entendre quelque chose, il en parlait comme d’une œuvre sans valeur. Le jour où il apprit que j’avais acheté la partition, il se montra fort contrarié et se récria :

— Pourquoi ne m’avez-vous pas prévenu ? Je vous l’aurais donnée. D’ailleurs, vous n’aviez pas besoin d’avoir ça.

Plus tard, néanmoins, après l’avoir relue, il se déclara satisfait d’avoir pu écrire aussi jeune un certain nombre de pages. Voici, en définitive, à quoi se réduisait, d’après lui, ce qu’il y avait d’à peu près bien dans cet opéra : au premier acte, l’andante du duo de Nadir et de Zurga :

Au fond du temple saint…