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Page:Bizet - Lettres à un ami, 1909.djvu/89

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rien, mes amis… soyons flexibles… La vérité est belle… elle est même la source de toutes les beautés absolues… politiques, artistiques, philosophiques, plastiques… mais, croyez-moi, il est de par le monde de bien charmantes erreurs ! … Galabert s’indigne ! … mais je soupçonne G. d’être plus indulgent… J’ai bien compris tout ce que vous me dites touchant la religion. Je suis de votre avis, mais voyons, ne soyons pas injustes. Nous sommes d’accord sur un principe que l’on peut, je crois, formuler ainsi : La religion est pour le fort un moyen d’exploitation contre le faible ; la religion est le manteau de l’ambition, de l’injustice, du vice. Ce progrès dont vous parlez, ce progrès marche, lentement mais sûrement ; il détruit peu à peu toutes les superstitions. La vérité se dégage, la science se vulgarise, la religion est ébranlée ; elle tombera bientôt, dans quelques siècles, c’est-à-dire demain. Ce sera bon alors, mais n’oublions pas que cette religion, dont vous pouvez vous passer, vous, moi et quelques autres, a été l’admirable instrument du progrès ; c’est elle, surtout