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PORTRAITS SANS MODÈLES. Toutes adorables, l'une Blonde comme l’or du jour, L’autre rousse, l'autre brune, M'ont apparu tour à tour,
Et, sous la fine toilette Dont la mode avec raison Commande aujourd’hui l'emplette A chaque bout de saison,
Ont jeté,les charmeresses, Mes yeux, mes sens et mon cœur Dans un tourbillon d'ivresses Plein d’ineffable langueur.
Par la blancheur des nuits molles, Par la pourpre des soleils, De leurs pleurs, comme des folles, Mouillant leurs rires vermeils,
Au bois fleuri des Chimères Elles m^ont dit la raison De leurs accès éphémères D'éternelle trahison,