Page:Blémont - Pour les inondés, 1875.djvu/10

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Mais quel écho lointain rampe sous le ciel sombre ?
Est-ce une armée en marche, est-ce un tonnerre errant ?
Le tumulte s’accroît, il vient, il emplit l’ombre ;
Ce sont les flots, ce sont les flots, c’est le torrent !

Alerte, paysans endormis dans les granges !
Alerte, mariniers ! les eaux sont en courroux.
Alerte ! Entendez-vous gronder ces bruits étranges ?
Ouvriers des faubourgs ! alerte ! éveillez-vous.

Les quais sont submergés, et les épaves roulent.
Les eaux montent ; les eaux, avec des fracas sourds,
Rompent les ponts massifs, dont les piliers s’écroulent.
Chaque obstacle rompu précipite leur cours.

Vous qui dormez si bien au milieu des ténèbres,
Debout ! si vous tenez à revoir le soleil.
Debout, debout, debout ! voici les flots funèbres,
Voici venir la nuit qui n’a pas de réveil.