Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 1, 1886.djvu/140

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
76
CHÂTIMENTS


rent, et montrèrent les chaînes d’or qu’ils avaient entre peau et chair.

— « Mes pauvres enfants. C’est moi qui suis votre père. »

Alors, la reine, qui était sous la table, avec les chiens, se mit à crier en pleurant :

— « Mes pauvres enfants ! Mes pauvres enfants ! »

Le roi lui allongea un grand coup de pied.

— « Carogne ! C’est toi qui les a fait jeter dans la mer grande. Tais-toi. Reste sous la table, comme une chienne que tu es.

— Roi, dirent les pauvres petits jumeaux, ne vous pressez pas de condamner notre mère. Ce matin, un homme nous a donné le moyen de connaître la méchante femme qui a commandé de nous jeter dans la mer grande.

— Eh bien ! faites votre preuve. »

Alors, le garçon tira de sa poche la Pomme qui danse, la pomme rouge comme un coquelicot. La Pomme se mit à danser, à danser, jusqu’à ce qu’elle vînt se poser sur la tête de la mère du roi. Cela fait, elle partit sans qu’on pût savoir où elle s’en était allée.

Alors, la petite fille tira l’Oisillon qui dit tout de son sein. L’Oisillon qui dit tout se mit à chanter :

— « Riou chiou chiou. — La reine a fait deux