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ET VENGEANCES


du Serpent-Volant, couvrit son visage du voile noir, et partit pour le château de son père.

— « Bonjour, roi.

— Bonjour, Homme Voilé. Que me veux-tu ?

— Roi, j’ai tué le Serpent-Volant. Voici sa couronne d’or.

— Merci, Homme Voilé. Ton service et ta couronne d’or te seront payés deux cent mille pistoles.

— Roi, je ne travaille pas pour de l’argent. Si ces deux cent mille pistoles vous gênent, il faut en faire des aumônes.

— Homme Voilé, tu fais et tu dis comme un homme de grand sang. Sans doute, tu es le fils de quelque roi. Montre ton visage.

— Roi, c’est vrai. Je suis un homme de grand sang. Je suis le fils d’un roi comme vous. Mais il m’est commandé de ne pas montrer mon visage.

— Homme Voilé, comme tu voudras. Ton père est bien heureux d’avoir un fils sage, fort, hardi comme toi. Le mien s’en est allé je ne sais où. C’est une canaille, qui ne vaut pas la corde pour le pendre. Écoute, Homme Voilé. Je suis vieux. Reste avec moi. Tu commanderas à ma place.

— Roi, je connais votre fils. Ne vous pressez pas de le condamner. Depuis longtemps, il a fini de mal faire, et il tâche de le prouver. Voulez--