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VIII
PRÉFACE


Dans leur entreprise, les érudits d’Allemagne avaient tenté, sans succès, d’entraîner à leur suite les savants anglais, soucieux de rechercher librement les traditions du Royaume-Uni. Les lettrés du pays devaient se montrer plus dociles, jusqu’à la rupture marquée par la conquête du Schleswig (1864). Certains auteurs d’Outre-Rhin tentèrent même dans les pays slaves et latins, quelques recherches, bientôt dépassées et surpassées par les nombreuses et plus originales collections données par des érudits polonais, russes, italiens, espagnols, et portugais.

Sans y prendre aucune part personnelle, la France lettrée se bornait encore à constater ce mouvement à l’étranger. Et pourtant, dès 1807, Crétet, ministre de l’Intérieur, avait rédigé une circulaire, recommandant de rassembler de toutes parts les monuments des idiomes populaires de l’Empire[1]. On a m’a même dit

  1. La circulaire de Crétet avait été devancée d’un an (1806) dans le Lot-et-Garonne, grâce à l’initiative du préfet Pieyre, ainsi qu’il appert d’un recueil sans titre, conservé aux archives du département, série T : Langue vulgaire, proverbes et chansons populaires, textes divers et notices. Ce manuscrit, de 22 pages, petit format, contient des proverbes, des poésies populaires, et des poésies littéraires, le tout en sous-dialecte de l’Agenais, pays compris dans le domaine du dialecte languedocien. J’ai déjà tiré parti des proverbes, dans mes Proverbes et Devinettes populaires recueillis dans l’Armagnac et l’Agenais (1 vol. in-8°. Paris, Champion, 1880), et des poésies vraiment populaires, dans mes Poésies populaires de la Gascogne (3 vol. pet. in-8° écu. Paris, Maisonneuve, 1882-1883). Les poésies de ce