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ET VENGEANCES


noires. À ce métier, tu ne trouveras jamais l’épée de saint Pierre. Va-t-en courir le monde. Si tu as encore besoin de moi, tu sais ce que je t’ai promis.

— Adieu, pivert. Demain soir, je serai loin. »

Le lendemain, à la pointe de l’aube, le fils du roi salua ses maîtres et partit.

Pendant un an, il marcha droit, toujours tout droit devant lui, depuis le lever du soleil jusqu’à la nuit noire. Un matin, en traversant un grand bois, le fils du roi se sentit las. Il s’assit à l’ombre d’un chêne, et tira de sa besace un morceau de pain. C’était au temps de l’été. La terre était toute crevassée.

Tandis qu’il déjeunait de bon appétit, sept lézards sortirent de terre, et vinrent ramasser les miettes.

— « Mangez, lézards. Mangez, mes amis. Tenez. Voici le reste de mon pain. »

Les sept lézards n’en firent qu’une bouchée.

— « Tziou tziou tziou. Jeune homme, tu nous as fait un grand service. Nous te paierons selon notre pouvoir. Jeune homme, nous savons qui tu es. Nous savons à quoi tu penses nuit et jour. Tu penses que ta mère t’a dit : « Va-t-en courir le monde. Trouve l’épée de saint Pierre. Quand tu seras grand et fort, n’oublie pas ce que j’endure pour toi. » Jeune homme, nous ne