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ET VENGEANCES


— Mon fils, tu n’auras fait encore que la moitié de ton travail. Sainte Vierge ! Quelle vergogne ! Je suis la mère d’un Païen. J’entends que le fils y passe comme le père.

— Mère, saint Pierre m’a dit : « J’entends que celui-là ne meure pas, car il est ton frère de mère. »

— Mon fils, je ne suis pas née pour parler contre saint Pierre. Mais alors, j’entends que ton frère soit mis hors d’état de se marier.

— Mère, vous serez obéie. »

Le fils du roi dépouilla sa robe de pèlerin de Saint-Jacques, courut à l’écurie, choisit le meilleur cheval, lui mit la bride et la selle, et partit au grand galop.

— « Hô ! Roi des Païens, je suis le sourd-muet. Roi des Païens, j’ai trouvé l’épée de saint Pierre. Roi des Païens, gare à toi. »

Au premier coup d’épée, le Roi des Païens tomba percé d’outre en outre.

Cela fait, le fils du roi mit pied à terre.

— « Frère, saute en bas de ton cheval, et mets-toi nu comme un ver. »

Ce qui fut dit fut fait.

D’un coup d’épée, le fils du roi châtra son frère.

Tous deux retournèrent au château.

— « Mère, vous êtes obéie. Désormais, mon frère est hors d’état de se marier.