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Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 1, 1886.djvu/249

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LES BELLES PERSÉCUTÉES


Je suis bien jeunette encore. Notre mariage ne presse pas. »

Alors, le Serpent-Volant chargea la pauvre jeune fille sur son dos, et partit cent fois plus vite qu’une hirondelle. En un moment, elle était devant le château de son père.

Le Serpent-Volant repartit sans dire un mot, et la pauvrette monta dans la chambre de son père.

— « Bonsoir, père.

— Bonsoir, ma fille. Que reviens-tu faire ici ?

— Père, je suis revenue ici, pour attendre le jour de mes noces. »

La jeune fille s’installa donc dans le château. Le lendemain, ses parents et leurs valets devenaient tristes, tristes comme la mort. Le surlendemain, ils tombaient malades. Trois jours après, ils étaient hors d’état de quitter leur lit.

— « Ah ! pensait la jeune fille, j’ai quitté le château du Serpent-Volant. Le voilà qui se venge sur les miens. »

Alors, elle appela son petit chien, et s’en alla promener dans le jardin du château. C’était au mois de mai. Les fleurs embaumaient, peintes de toutes les couleurs. Mais, dans un coin, la terre était dure et glacée.

La jeune fille alluma là une brassée de branches sèches. Aussitôt, le Serpent-Volant sortit de terre.

— « Mignonne, si tu ne m’épouses pas ce