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Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 1, 1886.djvu/251

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LES BELLES PERSÉCUTÉES


chambre, ferma la porte à double tour, et jeta dans la flamme les ailes et la peau du Serpent-Volant. Une heure après, il ne restait plus, dans les cendres froides, qu’une belle fleur, toute pareille à celle que le père de la mariée avait cueillie dans le parterre du Serpent-Volant.

La reine prit la belle fleur, et la mit au frais dans un vase d’or. Cela fait, elle se coucha, et s’endormit. Mais, un quart-d’heure avant minuit, le méchant homme arriva.

— « Bon, dit-il. La belle fleur n’est pas brûlée. »

Alors, il prit à bras-le-corps la reine endormie, et partit à travers les nuages.

Sur le premier coup de minuit, le roi frappait à la porte de la chambre.

— « Pan ! pan ! N’aie pas peur, mignonne. Viens ouvrir. »

Mais personne ne répondait. D’un coup d’épaule, le roi brisa la porte. La chambre et le lit étaient vides. Mais la belle fleur embaumait dans son vase d’or.

— « Malheur ! Le méchant homme est venu. »

Toute la nuit, le roi songea bien tristement. Au lever du soleil, il pensa :

— « Allons parler au pape de Rome. »

Un an plus tard, il entrait dans la chambre du pape de Rome.