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LES BELLES PERSÉCUTÉES


— Oui, je t’aime, mon grand cheval-volant. Bien souvent, tu m’as fait service, et tiré de peine à la guerre.

— Dragon Doré, si tu m’aimes, jure-moi, par ton âme, que tu ne me troqueras jamais contre aucune bête. Jure-moi, par ton âme, que tu ne me vendras jamais, ni pour or, ni pour argent.

— Mon grand cheval-volant, je te le jure par mon âme.

— Dragon Doré, maintenant que tu as juré par ton âme, mets pied à terre. Couche-toi sous ce chêne, et dors. Moi, je ferai sentinelle. Dors, jusqu’à ce que je t’éveille. Alors, tu auras des nouvelles de la Demoiselle et du Maître de la Nuit. »

Le Dragon Doré se coucha sous le chêne, et dormit. Le grand cheval-volant faisait sentinelle. À la cime du chêne, les hiboux et les effraies menaient leur sabbat, et devisaient, tant que la nuit durait encore.

— « Ouiou ouiou. — Ch ch ch ch. »

Le grand cheval-volant comprenait le langage de ces bêtes, qui savent tout ce qui se passe chaque nuit. Il se coucha, fit semblant de dormir, et dressa l’oreille.

À la cime du chêne, les hiboux et les effraies menaient toujours leur sabbat, et devisaient, tant que la nuit durait encore.