vantes de ce château. Madame, vous n’avez pas tort. Mais moi, je ne suis pas née pour vous trahir. Madame, contez-moi vos peines. »
La dame se taisait. Mais un jour elle parla.
— « Bergerette, jolie Bergerette, si tu me trahis, le Bon Dieu et la sainte Vierge te puniront. Écoute. Je vais te conter mes peines. Bergerette, nuit et jour, je songe à mon pauvre père, à ma pauvre mère. Je songe à mes deux frères, partis depuis sept ans passés à l’étranger, pour le service du roi de France. Bergerette, jolie Bergerette, si tu me trahis, le Bon Dieu et la sainte Vierge te puniront.
— Madame, je ne vous trahirai pas. Écoutez. J’ai grand pouvoir sur un geai parlant. Quand vous voudrez, il ira tout conter à vos deux frères, partis, depuis sept ans passés à l’étranger pour le service du roi de France.
— Merci, Bergerette. Attendons le bon moment. »
Désormais, la dame et la jolie Bergerette devinrent grandes amies. Mais elles ne parlèrent plus de rien, craignant d’être vendues par les valets et servantes du château.
Un jour, Barbe-Bleue dit à sa femme :
— « Écoute. Demain matin, dès la pointe de l’aube, je pars pour un grand voyage. Voici sept clefs. Les six plus grandes ouvrent les chambres