fort comme une paire de bœufs, et toujours prêt à faire service à chacun.
Quand le Bâtard eut vingt ans sonnés, il partit, un dimanche matin, pour entendre la grand’messe à l’église de La Sauvetat[1]. À cette messe, se trouvait une demoiselle de quinze ans, belle comme le jour, et honnête comme l’or. C’était la fille d’un noble, qui demeurait au château de Sérillac[2]. Aussitôt, le Bâtard tomba amoureux fou de la demoiselle ; et, le soir, il ne la quitta pas des yeux, pendant toutes les vêpres. Comme elle sortait de l’église, avec ses parents, le Bâtard regarda partout s’il n’y avait pas quelque galant, pour le tuer comme un chien. Par bonheur, il n’y en avait aucun. Alors, le Bâtard pensa :
— « Il faut que cette demoiselle soit ta femme. Autrement, tu es capable de faire de grands malheurs. »
Cela pensé, il attendit que le noble et les siens fussent rentrés à Sérillac, et vint frapper à la porte du château.
— « Bonsoir, noble.
— Bonsoir, Bâtard. Qu’es-tu venu faire ici ?