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AVENTURES PÉRILLEUSES


mercredi. Dansons le mercredi. Dansons le jeudi. Dansons le jeudi. Dansons le vendredi. Dansons le vendredi. »

Pendant que ces cinq hommes dansaient, les petites créatures qui remplissaient la chambre, et qui étaient venues on ne sait comment, se tenaient en repos, sans même remuer les lèvres ni les yeux. Le Bâtard crevait de rire, et regardait les cinq hommes qui dansaient en chantant :

— « Dansons le vendredi. Dansons le vendredi. »

Et toujours ils dansaient et chantaient ainsi, sans pouvoir nommer les deux autres jours de la semaine. À la fin, le Bâtard impatienté sauta du lit, et se mit à danser en chantant :

— « Dansons le samedi. Dansons le samedi. Dansons le dimanche. Dansons le dimanche. »

Alors, les petites créatures qui remplissaient la chambre, et qui étaient venues on ne sait comment, se fondirent en brume, et le Bâtard ne vit plus que les cinq hommes, qui ne dansaient et ne chantaient plus.

— « Bâtard, tu connais les sept jours de la semaine. Les cinq premiers sont pour les Corps sans âmes comme nous. Le samedi est pour les juifs, et le dimanche pour les chrétiens. Reste avec nous. Tu seras le maître ici. Tout le peuple des Corps sans âmes t’obéira.