Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 1, 1886.djvu/366

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
302
AVENTURES PÉRILLEUSES


— C’est vrai. Jure-moi du moins que tu as fait ta première communion, et que ta langue a été vue par le prêtre qui t’a donné l’hostie consacrée.

— Général, je vous le jure par mon âme.

— C’est bien. Attends-moi ici, jusqu’à ce que je revienne. »

Le général sortit, et revint un moment après.

— « Bâtard, tu vas monter à cheval. Voici une lettre pour le roi de France, et tu la lui donneras toi-même. Si tu l’ouvres, pour la lire, il t’arrivera de grands malheurs.

— Général, vous serez obéi.

— Bon voyage, Bâtard. »

Le Bâtard prit la lettre, et sauta sur son cheval. Sept jours après il était devant le roi de France.

— « Bonjour, roi de France. Voici une lettre de mon général, qui commande votre armée en pays étranger. »

Le roi de France prit la lettre, et la lut d’un bout à l’autre. Alors, il devint pâle comme la mort.

— « Bâtard, ton général me mande que tu as tranché en deux un homme qui avait le pouvoir de se changer en toutes sortes de choses sept fois par nuit, et qui s’était changé en vent.

— Roi de France, mon général vous a mandé la vérité.