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XXV
PRÉFACE


et versifiés par l’auteur, dans le patois de son pays natal. Angelique est un conte de teilleuse de lin (Barguere), et Arcenam de Bournos, un conte de sorcières (Brouxes).

Il me serait aisé de signaler, pour d’autres provinces françaises, un certain nombre de publications similaires ou analogues. Ce sont toujours des traditions orales plus ou moins altérées par des lettrés de profession ou d’éducation. J’aime mieux constater que Stöber, dans son recueil intitulé Elsässisches Volksbüchlein (in-12, 1844), et Beauvois, dans ses Contes populaires de la Norvège, de la Finlande et de la Bourgogne (1861), sont déjà beaucoup plus voisins, comme fond et comme forme, de la naïve simplicité des conteurs vraiment populaires.

Je tâchai d’atteindre ce but, en 1867, par la publication de mes Contes et Proverbes populaires recueillis en Armagnac ; et les critiques autorisés ne me marchandèrent pas leur approbation[1]. Au reste, j’aurais mauvaise grâce à nier que, sans concert préalable, bien des travailleurs opéraient déjà, chacun pour sa province, dans des conditions tout à fait pareilles. L’injustice de mes prétentions serait, en ce cas, sura-

  1. Voir notamment les articles de MM.  Léonce Couture, Revue de Gascogne, 1867, p. 166, 373, 552 ; Gaston Paris, Revue critique, 1867, art. 81 ; Reinhold Köhler, Göttingische Geleherte Anzeigen, No d’août 1868 ; de Reimberg-Duringsfeld, Jahrbuch für romanische Literatur, t. IX.