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LES MORTS

chercher. Il faut nous en retourner au château de notre père. Mais que fera-t-il, quand nous lui dirons que nous n’avons rien trouvé ? »

Ils s’en retournèrent tous deux vers le château. Mais, tout en s’en retournant, le plus jeune des deux frères trouva, dans le creux d’un chêne, le petit rameau d’or et la pomme d’orange.

Que fit alors l’aîné ? Il tua son frère d’un coup d’épée, le cacha dans le creux du chêne, et s’en alla présenter au roi le petit rameau d’or et la pomme d’orange.

— « Fils, dit le roi, où as-tu laissé ton frère cadet ?

— Père, les bêtes sauvages l’ont mangé. »

Alors, le roi fit l’aîné son héritier, le mit roi à sa place, et le maria avec une princesse belle comme le jour.

Cette princesse accoucha d’une fille. Quand cette fille fut grandelette, à l’âge de sept ans, elle alla se promener dans le bois où son grand-père avait autrefois caché le petit rameau d’or et la pomme d’orange. Dans le creux d’un chêne, elle trouva un os blanc comme neige. Elle s’en fit une flûte, et la flûte se mit à chanter :

— « Touchez-moi, petite demoiselle. Certes, vous pouvez bien me toucher. Au bois je m’en étais allé, chercher le petit rameau d’or et la pomme d’orange. Mon frère me les a pris. Il m’a tué, et m’a caché dans le creux d’un chêne. »