Aller au contenu

Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 2, 1886.djvu/167

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
155
LE BON DIEU, LA VIERGE, LES SAINTS

— Foutez-moi le camp, canailles. Vous n’aurez pas un croûton, fainéants. Vite, tournez-moi les talons. Sinon, je lâche les chiens sur vous.

— Saint Pierre, dit Notre-Seigneur, bâte-moi cet âne. »

Le maître du château se trouva aussitôt changé en âne. Saint Pierre le bâta, et lui mit un licou.

Notre-Seigneur repartit avec saint Pierre et saint Jean. Tous trois s’en allèrent frapper à la porte d’un petit moulin, où il n’y avait qu’une femme.

— « Un morceau de pain, s’il vous plaît, meunière, pour l’amour de Dieu et de la Sainte-Vierge Marie. Pater noster, qui es in cœlis…

— Pauvres gens, vos prières ne vous profiteront guère. Je n’ai plus rien à vous donner que ce petit morceau de pain. Partagez-vous-le.

— Merci, meunière, dit Notre-Seigneur. Pour votre petit morceau de pain, je vous donne cet âne, avec son bât et son licou. Faites-le travailler ferme, et ne lui donnez ni foin ni paille. Il saura bien aller tout seul chercher sa vie, le long des chemins et parmi les haies. »

Notre-Seigneur repartit avec saint Pierre et saint Jean. Au bout de sept ans, ils repassèrent devant le petit moulin. Tous trois s’en allèrent frapper à la porte.

— « Un morceau de pain, meunière, s’il vous