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LE BON DIEU, LA VIERGE, LES SAINTS

Un peu plus loin, ils rencontrèrent une autre charrette de foin versée. Le bouvier faisait son possible pour la remettre sur ses roues, et criait :

— « À l’ouvrage, foutre ! Ha ! Mascaret. Ha ! Mulet. Hô ! Hardi[1], mille Dieux !

— Bon Dieu, passons vite. Ce bouvier jure comme un païen. Il ne mérite aucune pitié.

— Tais-toi, saint Pierre. Celui qui s’aide mérite d’être aidé. »

Le Bon Dieu mit pied à terre, et tira le bouvier d’embarras. Puis, il se remit en route avec son valet.

Un peu plus loin, ils trouvèrent un autre bouvier, qui menait aussi une charrette de foin.

— « Bonjour, bouvier. Où vas-tu ?

— Passez votre chemin. Je vais où il me plaît. »

Aussitôt la charrette versa. Le bouvier faisait bien ce qu’il pouvait pour la remettre sur ses roues. Mais ce travail passait les forces d’un homme seul. Alors, le Bon Dieu prit pitié de lui.

— « Attends, bouvier. Nous allons t’aider. Saint Pierre, à l’ouvrage ! »

En un moment, la charrette était sur ses roues.

  1. Noms de bœufs en Gascogne.