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SUPERSTITIONS

Là, il trouva un pré bon à faucher. Les bestiaux y étaient maigres, secs.

Il s’en alla loin, loin, loin. Là, il trouva un pré si maigre, si maigre, qu’on y aurait ramassé du sel. Les bestiaux y étaient gras à lard.

Il s’en alla loin, loin, loin. Là, il trouva deux petites pierres qui se battaient.

Il s’en alla loin, loin, loin. Là, il trouva un bois où tous les oiseaux volaient à sa rencontre.

Il s’en alla loin, loin, loin. Enfin, il arriva au château de la sainte Vierge.

— « Sainte Vierge, je vous porte une lettre de votre fils. Tout en venant, j’ai trouvé un pré où on aurait fauché l’herbe. Pourtant, les bestiaux y étaient maigres, secs.

— Mon ami, c’étaient les mauvaises herbettes.

— Sainte Vierge, j’ai trouvé un pré si maigre, si maigre, qu’on y aurait ramassé le sel. Pourtant, les bestiaux y étaient gras à lard.

— Mon ami, c’étaient les bonnes herbettes.

— Sainte Vierge, j’ai trouvé deux petites pierres qui se battaient.

— Mon ami, c’étaient tes deux frères en dispute.

— Sainte Vierge, j’ai trouvé un bois. Tous les oiseaux volaient à ma rencontre.

— Mon ami, c’étaient les angelots qui venaient te chercher. »