Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 2, 1886.djvu/19

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
7
fées, ogres, nains

— Fées, vous serez obéies. »

Les deux jumeaux saluèrent les deux Fées, rentrèrent chez leurs parents, et ne leur parlèrent de rien. Ils allèrent se coucher, sans manger ni boire. Mais, à deux heures de la nuit, ils se levèrent doucement, doucement, et sortirent de la maison.

— « Allons, vite. Nous avons juste le temps d’arriver, avant la pointe de l’aube, à l’église qui est à l’entrée du grand bois. »

Tout en cheminant, les deux jumeaux traversèrent un champ de blé presque bon à moissonner. Sans y prendre garde, le cadet cueillit un épi, en détacha un grain, et l’écrasa sous la dent, pour voir s’il était sec.

Avant la pointe de l’aube, ils étaient devant l’église, à l’entrée du grand bois. La porte était ouverte, l’autel préparé, et les cierges allumés.

Les deux Fées attendaient, vêtues en mariées, avec la robe et le voile blancs, la couronne sur la tête, et le bouquet à la ceinture.

— « Mon ami, dit la cadette des Fées jumelles au cadet des jumeaux, tu as oublié ta promesse de ne rien manger ni boire. Ainsi, tu es cause d’un grand malheur. En t’épousant, je devenais une jeune fille comme les autres. Maintenant, voilà que je suis Fée pour toujours. »