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LE BON DIEU, LA VIERGE, LES SAINTS

Demain, je demanderai à ton homme de me prendre en croupe, et je te dirai où il va. »

L’Homme aux dents rouges ne revint à la maison qu’à l’entrée de la nuit.

Le lendemain, l’Homme aux dents rouges se leva de bonne heure, descendit à l’écurie, donna l’avoine à son cheval, et lui mit la bride et la selle. Alors, le frère aîné de la femme entra dans l’écurie.

— « Homme aux dents rouges, dit-il, je veux t’accompagner dans ton voyage.

— Monte en croupe, mon beau-frère. »

Le cheval partit au grand galop à travers les bois. Au bout de trois heures, il s’arrêta dans un endroit où coulait une fontaine d’argent.

— « Mon beau-frère, dit l’Homme aux dents rouges, descendons de cheval, pour boire à cette fontaine. »

Ils descendirent tous deux. Mais à peine le beau-frère eut-il bu tant soit peu de l’eau qui coulait de la fontaine d’argent, qu’il s’endormit au pied d’un arbre, jusqu’au coucher du soleil. Alors, l’Homme aux dents rouges le réveilla.

— « Mon beau-frère, tu as dormi longtemps. Il est trop tard pour continuer notre voyage. Retournons à la maison. »

Tous deux remontèrent à cheval. À minuit, ils étaient rentrés à la maison.