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LE BON DIEU, LA VIERGE, LES SAINTS

rouges, descendons de cheval, pour boire à cette fontaine. »

Ils descendirent tous deux. Mais le beau-frère se méfiait, et il ne voulait pas boire.

— « Allons, bois. Cela te fera du bien.

— Je n’ai pas soif.

— Eh bien, mange, si tu ne veux pas boire. »

L’Homme aux dents rouges tira de son portemanteau une miche de pain, et un morceau de porc très-salé. Quand le beau-frère en eut mangé quelques bouchées, la soif le prit, et il s’approcha de la fontaine d’argent. Mais à peine eut-il bu tant soit peu d’eau, qu’il s’endormit au pied d’un arbre, jusqu’au coucher du soleil. Alors, l’Homme aux dents rouges le réveilla.

— « Mon beau frère, tu as dormi longtemps. Il est trop tard pour continuer notre voyage. Retournons à la maison. »

Tous deux remontèrent à cheval. À minuit ils étaient rentrés à la maison.

L’Homme aux dents rouges se mit au lit et s’endormit. Alors, sa femme se leva et s’en alla doucement, doucement, et s’en alla dans la chambre de ses frères.

— « Eh bien, frère, où êtes-vous allés ?

— Nous avons galopé à travers les bois pendant trois heures. Alors, nous sommes descendus de cheval, à l’endroit où coule la fontaine d’ar-