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LE BON DIEU, LA VIERGE, LES SAINTS

— « Homme aux dents rouges, dit-il, je veux t’accompagner dans ton voyage.

— Monte en croupe, niais. »

Le cheval partit au grand galop à travers les bois. Au bout de trois heures, il s’arrêta juste à l’endroit où coulait la fontaine d’argent.

— « Niais, dit l’Homme aux dents rouges, descendons de cheval, pour boire à cette fontaine.

— Je n’ai pas soif.

— Descendons, pour manger un peu de ce pain et de ce porc salé.

— Je n’ai pas faim.

— Descendons au moins, pour nous reposer.

— Je ne suis pas las. »

L’Homme aux dents rouges eut beau prêcher, le niais ne voulut rien entendre, et il fallut se remettre en route. Tous deux cheminèrent ainsi, jusqu’à un champ où quelques hommes bêchaient.

— « Niais, dit l’Homme aux dents rouges, j’ai besoin de parler à ces bêcheurs. Tiens mon cheval, jusqu’à ce que je revienne.

— Homme aux dents rouges, sois tranquille, il ne m’échappera pas. »

Le niais attacha le cheval à un arbre, et suivit l’Homme aux dents rouges sans être vu. Au bout d’une heure, il arriva dans des prés si maigres,