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SUPERSTITIONS

Tous deux chaussèrent une paire de souliers de fer, et partirent, sans embrasser leurs parents. Ils marchèrent ainsi, longtemps, longtemps, longtemps, traversèrent de grands bois, des rivières plus larges que la Garonne, et passèrent dans force pays, dont chacun avait son langage. Pendant le jour, ils demandaient un morceau de pain, pour l’amour de Dieu, devant les portes des métairies. La nuit, on les laissait coucher, par charité, sur la paille des étables.

Un soir le jeune homme dit à son camarade :

— « Écoute. Notre première paire de souliers de fer est usée. Nous avons fait le tiers du voyage. »

Le lendemain, tous deux chaussèrent une autre paire de souliers de fer, et partirent. Ils marchèrent ainsi longtemps, longtemps, longtemps, traversèrent de grands bois, des rivières plus larges que la Garonne, et passèrent dans force pays, dont chacun avait son langage. Pendant le jour, ils demandaient un morceau de pain, pour l’amour de Dieu, devant les portes des métairies. La nuit, on les laissait coucher, par charité, sur la paille des étables.

Un soir, le jeune homme dit à son camarade :

— « Écoute. Notre seconde paire de souliers de fer est usée. Nous avons fait les deux tiers du voyage. »