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Fées, ogres, nains

de l’aube à minuit. Enfin, il arriva dans le pays des pommes d’orange. Dans ce pays, il y a un beau jardin, où jamais il ne neige ni ne glace. Dans ce beau jardin, il y a un pommier d’orange tout blanc de fleurs, où sept cents rossignolets sauvages chantent, où sept cents rossignolets sauvages chantent nuit et jour. Sur ce pommier d’orange, il y avait neuf pommes rousses comme l’or.

L’aîné cueillit trois pommes d’orange, rousses comme l’or, les mit dans son panier, et repartit. Sur la fin de son voyage, il se reposa sous un grand arbre, près d’une claire fontaine. Au bord de la claire fontaine était assise une femme, noire comme l’âtre, et vieille comme un chemin.

— « Mon ami, que portes-tu dans ton panier ?

— Vieille, je porte trois crapauds.

— Trois crapauds, soit. »

Avant le coucher du soleil, l’aîné arrivait au château du roi.

— « Roi, voici les trois pommes d’orange. Maintenant, donnez-moi votre fille en mariage. »

Vite, le roi ouvrit le panier.

— « Insolent, ce sont trois crapauds. Bourreau, prends ce rien qui vaille, et va le pendre. »

Le bourreau obéit.

Le lendemain, le cadet dit à sa mère :

— « Mère, vous savez ce qu’a crié le tambour de ville. Donnez-moi un panier. Je pars pour le