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Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 2, 1886.djvu/288

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SUPERSTITIONS

— « Minuit. Allons, fainéants. Dépêchez-vous. Il faut que notre provende de toute l’année soit sous terre, avant le lever du soleil.

— Nous y allons, Maître.
Nous n’avons que la nuit de la Saint-Sylvestre. »

Du terrier, décampaient, sous les coups de fouet du Maître, je ne sais combien de Petits Hommes, avec des faux, des faucilles, des fléaux à battre le blé, des serpettes, des paniers de vendangeurs, des jougs, des aiguillons, enfin ce qu’il faut pour récolter toutes choses, et pour conduire le bétail.

Les Petits Hommes partis, le Maître appela le tisserand.

— « Cluzet, veux-tu gagner un écu de six livres ?

— Oui certes, Maître des Petits Hommes.

— Eh bien, Cluzet, tu vas donner un coup de main à mes gens. »

Une heure après, quelques Petits Hommes revenaient déjà de je ne sais où. Les uns conduisaient des charrettes grandes comme des moitiés de citrouilles, chargées de foin, de vendange, de maïs, et de fruits de toutes sortes. Les autres ramenaient des bœufs et des vaches, pas plus grands que de petits chiens, des troupeaux de brebis, pas plus hautes que des belettes.