avant le jour, et nous serons en Espagne au lever du soleil.
— Mon ami, comme tu voudras. »
Tous deux entrèrent dans la cabane, où ils trouvèrent sept personnes mangeant la soupe, trois hommes, une femme, et trois enfants, dont l’aîné n’avait pas douze ans. Les deux voyageurs ne furent pas mal reçus. On leur donna à boire et à manger. Le plus vieux des charbonniers savait un peu le patois de la Gascogne ; mais mon oncle faisait semblant de ne pas comprendre le catalan.
Sur les neuf heures, le vieux charbonnier dit en son langage aux trois enfants :
— « Il est tard. Allez dormir.
— Non, répondit l’aîné. Je veux auparavant manger une jambe du prêtre[1]. »
Alors, le vieux charbonnier prit un bâton, et chassa les trois enfants. Mon oncle faisait toujours semblant de ne pas comprendre.
— « Ha ! ha ! ha ! Monsieur l’abbé, dit-il en riant, faites semblant de rire comme moi. Sinon, nous sommes perdus. Hou ! hou ! hou ! Ces charbonniers, sont d’une certaine race d’hommes
- ↑ No. Qiero delante comer una pierna del frayle. Ceci est du castillan ; mais le narrateur parlait ainsi. En catalan il faudrait : No. Vuy abant manja una cama del capella.