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Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 2, 1886.djvu/333

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Êtres malfaisants

que si tu nous rendais notre fille, nous te la donnerions en mariage. Nous ferons la noce quand tu voudras.

— Demoiselle, me voulez-vous pour mari ?

— Oui, jeune homme. Je ne veux que toi, parce que tu es fort et hardi, parce que tu m’as délivrée du Roi des Hommes cornus.

— Eh bien ! Mandez le curé, ce matin même, pour la messe du mariage. En attendant, je vais à mes affaires. »

Le jeune homme salua le marquis et la marquise de l’Isle-Bouzon, et repartit pour les rochers du Milord. Là, il boucha, avec de grandes pierres, l’entrée de la grotte, où le Roi des Hommes cornus enchaîné, souffre et souffrira la faim et la soif, jusqu’au jugement dernier. Cela fait, il revint au château de sa maîtresse. Le curé les maria le matin même, et ils vécurent longtemps heureux[1].

  1. Dicté par feu Cazaux, de Lectoure. Je me souviens avoir entendu, quand j’étais enfant, le même récit dans la bouche de Jacques Bonnet, métayer à La Cassagne, localité de la commune de Lectoure assez voisine de celle de l’Isle-Bouzon. Jacques Bonnet est mort depuis longtemps, de même qu’un autre conteur nommé Merle, de Marsolan (canton de Lectoure), qui localisait l’action dans sa commune natale.