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Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 2, 1886.djvu/338

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SUPERSTITIONS

Le mari s’en retourna à la maison. Mais une heure après, le fossoyeur revint lui dire :

— « Bonjour, monsieur. Je viens du cimetière. Votre femme, qui est sous terre, ne fait que crier : « D’or. D’or. Rendez-moi ma jambe d’or. » Envoyez quelqu’un, je vous prie, pour savoir ce qu’elle veut. »

Le mari y envoya la servante.

— « Madame, vous avez tort de vous plaindre. On vous a enterrée avec votre jambe d’or.

— D’or. D’or. Rendez-moi ma jambe d’or.

— Madame, vous n’êtes pas raisonnable. Si vous n’avez rien de mieux à me dire, bonjour. Votre mari vous fera dire des messes. »

La servante s’en retourna à la maison. Mais une heure après, le fossoyeur revint dire au mari :

— « Bonjour, monsieur. Je viens du cimetière. Votre femme, qui est sous terre, ne fait que crier : « D’or. D’or. Rendez-moi ma jambe d’or. » Envoyez quelqu’un, je vous prie, pour savoir ce qu’elle veut. »

Le mari voulut y envoyer le valet.

— « Monsieur, je n’ose pas.

— Vas-y, poltron.

— Monsieur, je n’ose pas.

Vas-y, ou je te tue d’un coup de fusil. »

Par force, le valet partit pour le cimetière.