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V

la goulue



Il y avait, une fois, un homme et une femme qui avaient une fille de dix-huit ans. Cette fille était si goulue, si goulue, qu’elle n’avait jamais la tête aux danses ni aux galants, et qu’elle ne pensait qu’à manger de la viande crue. Un jour, son père et sa mère eurent besoin d’aller à Agen, au temps de la foire du Pin[1].

— « Goulue, lui dirent-ils, nous allons à la foire à Agen. Garde bien la maison. Pour ta peine, nous te rapporterons ce que tu voudras.

— Rapportez-moi de la viande crue. »

Le père et la mère partirent pour Agen. Quand

  1. Les foires d’octobre, tenues à Agen, dans le quartier du Pin, jouissent d’une renommée régionale. Elles avaient lieu autrefois le 15 de ce mois. Mais depuis quelques années, chaque maire change le jour, et cela au grand détriment du commerce agenais.