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SUPERSTITIONS

souper, quand ils entendirent le bruit d’un cheval lancé au grand galop. Le cheval s’arrêta devant la porte de leur maison.

— « Hô ! Charron ! Hô ! Charron ! » cria le cavalier.

Le charron ouvrit la fenêtre, et reconnut un de ses amis de Mauvezin.

— « Que me veux-tu, mon ami ?

— Charron, je t’apporte de mauvaises nouvelles. Ton père est malade, bien malade. Si tu veux le voir encore en vie, tu n’as que le temps de partir pour Mauvezin.

— Merci, mon ami. Je pars sur-le-champ. Descends de cheval, et viens boire un coup.

— Merci, charron. J’ai des affaires pressées ailleurs. »

Le cavalier repartit au grand galop, et le charron s’en alla trouver aussitôt le devin de la commune.

— « Bonsoir, devin.

— Bonsoir, charron. Je sais pourquoi tu es ici. Ton père est bien malade, bien malade. Sois tranquille, il ne mourra pas. Mais il souffrira comme un damné de l’enfer, jusqu’à ce qu’il ait avalé le remède qu’il lui faut. Ce remède est la queue d’un Curé-Loup, que ton père mangera tout entière, avec le poil, la peau, la chair, les