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Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 2, 1886.djvu/41

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Fées, ogres, nains

— Non, père. Non, mère. Il n’y a pas ici de chair baptisée. Cherchez. Vous verrez que je ne mens pas. »

L’Ogre et l’Ogresse cherchèrent sans rien trouver.

— « Hou ! hou ! hou ! Belle Jeanneton, ça sent ici la chair baptisée. Va te coucher. Demain, nous chercherons mieux. Si tu as menti, nous te mangerons toute vive. »

L’Ogre et l’Ogresse se couchèrent. Mais la Belle Jeanneton n’était pas si pressée. Avec une pelletée de cendres et un verre de son sang, elle pétrissait un gâteau, un gâteau qui avait le pouvoir de répondre pour elle jusqu’à la pointe de jour.

Le gâteau pétri, la Belle Jeanneton prit le bâton et les bottes de cinquante lieues de l’Ogre et de l’Ogresse. Cela fait, elle souleva le cuvier, doucement, bien doucement.

— « Fils du roi de France, décampons vite. Il ne fait pas bon ici pour nous. »

Tous deux partirent comme le vent.

Mais l’Ogre et l’Ogresse se méfiaient, et ne dormaient que d’un œil.

— « Hou ! hou ! hou ! Belle Jeanneton, va te coucher. »

Le gâteau pétri de cendres et de sang répondit :

— « J’y vais. Le temps d’ôter ma coiffe. »