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Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 2, 1886.djvu/56

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CONTES MYSTIQUES

vrage. J’entends avoir les deux cuirasses demain, trois heures avant le lever du soleil.

— Monsieur, vous serez obéi. »

Le lendemain, les deux cuirasses étaient forgées trois heures avant le lever du soleil.

— « Forgeron, voici mille pistoles. Apprentis, partagez-vous ces mille autres. »

Alors, le Fils du roi d’Espagne s’ajusta la plus belle des deux cuirasses, chargea l’autre sur son cheval blanc, et repartit au grand galop pour le Louvre du roi.

— « Bonjour roi. Voici deux cuirasses, une pour moi, l’autre pour vous. Choisissez.

— Fils du roi d’Espagne, je choisis la plus belle. Je choisis celle que tu t’es ajustée.

— Eh bien, roi, faisons-en l’épreuve. Tirez votre épée, et frappez fort. »

Le roi tira son épée, et frappa fort. La cuirasse était à l’épreuve de l’épée.

— « Roi, déchargez sur moi vos deux pistolets à bout portant. »

Le roi déchargea ses deux pistolets à bout portant. La cuirasse était à l’épreuve de la balle.

— « Roi, commandez à vos canonniers de me tirer un coup de canon.

— Canonniers, tirez. Tirez juste. »

Sur le coup de canon, le Fils du roi d’Espagne tomba. Mais aussitôt il se releva leste et gaillard.