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Les gens avisés

baient à terre. Ils dansèrent, dansèrent, jusqu’à ce qu’il plût au nain de ne plus souffler.

— « Eh bien, braves gens, voulez-vous toujours me pendre ?

— Non, Courtebotte. Pars tranquille. Il ne te sera rien fait.

— Braves gens, ce n’est pas assez. J’entends que le juge de paix et mon maître soient pendus sans rémission.

— Courtebotte, la chose passe notre pouvoir. »

Alors, Courtebotte emboucha sa flûte. Aussitôt, juges rouges, prêtre, bourreau, valets, se trouvèrent forcés d’entrer en danse. Ils dansaient, dansaient, aussi haut que la potence, au risque de se rompre bras et jambes, chaque fois qu’ils retombaient à terre. Ils dansèrent, dansèrent, jusqu’à ce qu’il plût au nain de ne plus souffler.

— « Braves gens, j’entends que le juge de paix et mon maître soient pendus sans rémission. La chose passe-t-elle toujours votre pouvoir ?

— Non, Courtebotte. — Bourreau, fais ton métier. »

Le bourreau et ses valets pendirent le juge de paix et le métayer.

— « Et maintenant, braves gens, vous allez me compter chacun mille pistoles, pour le tort que vous m’avez fait.

— Courtebotte, la chose passe nos moyens. »